juin 11 2019
La suppression des essais libres dans le viseur des teams
En fin d’année 2018, le Conseil Mondial de la FIA a voté la suppression des essais du mercredi et du jeudi précédant les épreuves de Championnats d’Europe et du Monde. Pendant 11 jours consécutifs avant la compétition officielle qui débutera le vendredi, les compétiteurs ne pourront pas tester sur la piste.
Il est sûr que le système actuel engendre des coûts élevés, avec des pilotes qui roulent de manière intense le mercredi et le jeudi avec un nombre de trains de pneus illimité. La consommation était devenue excessive, certains en utilisant parfois une dizaine. Une journée d’essais entraîne aussi des coûts fixes, notamment pour le paiement des mécaniciens et de l’hébergement.
Après avoir assisté à plusieurs compétitions l’an passé et beaucoup discuté avec les acteurs du monde du karting, le nouveau Président Felipe Massa a judicieusement souhaité légiférer sur ces dérives. L’absentéisme scolaire a également été pris en compte par l’ancien pilote de F1 brésilien. Mais n’a t-il pas été trop loin en supprimant deux journées d’un seul coup?
Dans tous les cas, le coût d’une manche d’un Grand Prix FIA Karting restera élevé. Le pilote y participant souhaitera donc se donner les meilleures chances de réussir une bonne compétition. L’objectif est donc d’attaquer les essais chronométrés dans de bonnes conditions face aux pilotes ayant une bonne connaissance du circuit ou ayant eu l’occasion de tester les semaines précédentes.
Pour beaucoup, il sera difficile de se mettre au niveau avec seulement 3 ou 4 séances d’essais dans les bras. Surtout si la pluie vient à tomber le vendredi. Difficile d’imaginer partir en course à l’inconnu si la piste redevient sèche, sans un seul tour de roue dans ces conditions.
Si une baisse des coûts doit être sérieusement envisagée, beaucoup d’exemples montrent qu’il serait souhaitable de supprimer en effet la journée du mercredi, tout en conservant celle du jeudi. Tout en définissant un nombre de pneus maximum pour l’ensemble de la compétition. Par exemple, il serait stupide de devoir partir avec des pneus neufs en début de meeting, alors qu’il faut roder un moteur.
“Nous avons beaucoup d’arguments à faire valoir auprès de nos instances de la CIK-FIA pour démontrer qu’il faut au moins rouler le jeudi,” prévenait un team manager.
Et que dire des organisateurs et des gestionnaires de circuit, qui doivent absorber des coûts très élevés pour pouvoir recevoir une course internationale. Sans les droits de piste facturées aux pilotes, comment leur demander des efforts supplémentaires pour améliorer leurs infrastructures et organiser un meeting de qualité?
Apparemment, des discussions devraient s’engager entre les différentes parties prenantes et l’équipe de Felipe Massa. Même le promoteur RGMMC semble favorable à conserver la journée de jeudi. Les prochaines semaines devraient être cruciales concernant ce sujet important pour toutes les personnes gravitant autour du paddock… pilotes, teams, usines, motoristes, manufacturiers, fournisseurs divers, organisateurs, gestionnaires de circuit, médias, etc.
Photo Joël Gaboriaud
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Road Runner
juin 12, 2019 @ 09:04:54
J’aurais tendance à dire qu’un team qui se déplace à l’autre bout du monde n’est pas à une journée d’essais près… Et rien ne l’empêchera de venir s’entraîner 2 mois avant… Il serait plus judicieux de réfléchir en France sur la journée du vendredi (hors vacances) pour les jeunes, sur les grandes courses toujours hors vacances à l’autre bout du pays, ou encore l’autorisation pour un team de privatiser une piste 3 semaines avant un championnat de France, ou l’impossibilité de s’entraîner sur cette même piste hors période scolaire…