avr 29 2020
James Geidel: “Il est actuellement hasardeux de chercher à anticiper !”
Depuis le début de la saison 2018, James Geidel est le promoteur des Championnats d’Europe et du Monde FIA Karting. Le jeune trentenaire, Président du groupe RGMMC, s’est récemment exprimé sur le site cikfia.com. “En temps normal, nous sommes accaparés par la gestion des affaires quotidiennes et n’avons jamais le temps de nous consacrer pleinement aux projets que nous avons en tête. Cette fois, nous pouvons profiter de ces longues journées pour développer de nouvelles idées, pour avancer sur des sujets.”
“Je multiplie les échanges avec les équipes, les constructeurs, les fédérations et bien sûr les pilotes, ce qui est très enrichissant,” précise James Geidel, qui s’occupe également de la promotion et l’organisation d’autres compétitions comme la IAME Euro Series et le Championnat d’Espagne. Il devait également lancer la nouvelle série internationale Champions of the Future au début de ce mois d’avril.
Il poursuit… “Tous les sports sont durement touchés, parce qu’il n’est plus possible de se déplacer ni de se rassembler. Nous sommes tous en pause, sans savoir quand les courses vont pouvoir reprendre. La CIK-FIA a abordé la situation avec pragmatisme. En attendant d’y voir plus clair, les premières courses ont été reportées. Je ne vois pas ce qui pouvait être fait de mieux. C’est aussi ce que nous avons fait pour les autres séries dont nous avons la responsabilité.”
“La situation se gère en fonction des informations qui nous parviennent de la part des autorités gouvernementales. Le problème actuel est que chacun a sa propre opinion, mais personne n’est en mesure de prédire l’avenir. Beaucoup d’experts, et de non-experts malheureusement, s’expriment fréquemment, parfois de manière contradictoire. Mais au final, nous ne savons pas ce qui va se passer.”
“Je suis toutefois convaincu que lorsque la compétition reprendra, les concurrents seront là, même si on risque sans doute d’enregistrer une baisse des effectifs. Pour moi, ce qui empêchera les pilotes de concourir, ce sera en premier lieu les contraintes liées aux voyages. On peut imaginer de réduire les déplacements des équipes pour différentes raisons, autour de l’Italie par exemple, mais cela ne résoudra pas les problèmes de transport des pilotes qui viennent de différents pays. La reprise dépendra essentiellement de leurs capacités à voyager.”
“À long terme, le karting, comme beaucoup d’autres secteurs, risque de souffrir des conséquences de cette épidémie. On peut toujours essayer de réduire les coûts pour en limiter les effets négatifs, mais il convient de rester lucide. Les économies qui peuvent être effectuées au plus haut niveau de la compétition restent marginales. Tant que le fonctionnement actuel se maintiendra, avec de grandes équipes et de belles structures, les budgets resteront élevés.”
“Il y a 15-20 ans, il y avait de nombreux championnats nationaux de grande valeur avec beaucoup de participants, tandis que les séries internationales restaient rares. Maintenant, la tendance s’est inversée et il est difficile de faire marche arrière. Cependant, l’économie mondiale fonctionne parfois de manière étonnante. C’est le marché du karting qui nous guidera vers les formes de compétitions adaptées à ces temps nouveaux. Il est hasardeux de chercher à anticiper, nous verrons bien.”
“La visibilité actuelle est d’environ cinq semaines à l’avance. Prenons les choses comme elles viennent et assumons nos responsabilités. Que pouvons-nous faire de plus, si ce n’est de rester optimiste dans cette période difficile. J’ai toujours été une personne positive et je suis certain que ce sera un grand moment de joie quand nous retrouverons la compétition !”
Si l’on juge ses propos, James Geidel dit d’un côté discuter avec les différents acteurs du karting en collectant des informations “enrichissantes”, mais semble d’un autre côté se satisfaire de la situation économique actuelle. C’est pourtant le moment de réfléchir à d’autres solutions. Certes, le patron de RGMMC n’est pas le décideur à la CIK-FIA et c’est à cette dernière d’agir. Souhaitons qu’elle le fasse.
Photo Joël Gaboriaud
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