Un commissaire technique FIA Karting parle de son rôle

Victor Sousa fait partie des commissaires sportifs oeuvrant régulièrement dans les Championnats du Monde et d’Europe FIA Karting. La responsabilité de ces derniers est primordiale. Dans le livre Best-of Karting 2020, le Portugais parle de son rôle, souvent mal perçu… “Quelle que soit notre fonction ou notre profession, nous ne sommes pas à l’abri des erreurs, il faut en avoir conscience. Avant chaque décision, il est fondamental de bien vérifier les faits, d’analyser les rapports, les vidéos et les témoignages dont nous disposons, d’écouter les pilotes et les concurrents, tout en prenant constamment en compte la réglementation.”

Le commissaire sportif portugais Victor Sousa (à g.) est ici avec son collègue français Michel Guignard (à dr.) et le directeur de course anglais Nigel Edwards.

« Nous nous devons d’être impartial et de ne jamais favoriser l’une des parties. C’est pour cela qu’il est essentiel de réunir un maximum d’informations. Je précise que nous ne sommes pas toujours là pour pénaliser les pilotes, beaucoup d’incidents sont classés sans suite. En outre, le collège des commissaires est un tribunal de première instance et les concurrents ont toujours la possibilité de faire appel de nos décisions devant une juridiction supérieure, à l’exception bien sûr de certaines sanctions mentionnées dans le règlement.”

Depuis 2018, les officiels FIA Karting collaborent avec l’effectif de RGMMC, promoteur des Championnats du Monde et d’Europe. “Actuellement, nos relations sont excellentes. Le dialogue est permanent et un respect mutuel existe entre les deux parties, ce qui permet de partager et d’améliorer le travail commun. Les caractéristiques du karting sont différentes de celles des autres disciplines.”

“Le flux important d’informations, la rapidité avec laquelle tout se passe, la nécessité d’une action rapide des responsables de la course, pour prévenir et agir sur les incidents sportifs ou techniques, exigent une évolution constante des moyens d’analyse. Par exemple, le système vidéo mis en place pour le contrôle des courses est un excellent outil de travail pour les officiels. Il est important de disposer d’un matériel de qualité pour collecter les données nécessaires afin de prendre les bonnes décisions.”

On remarque que la CIK-FIA a choisi de travailler tout au long de l’année avec un nombre restreint de commissaires sportifs, qui se retrouvent ainsi de course en course. Parmi eux, on compte d’ailleurs le Français Michel Guignard. “Je pense que notre fédération a besoin de cohérence et de constance dans les décisions, d’officiels compétents et responsables, capables de maintenir une certaine uniformité dans les procédures à mettre en place comme dans ses jugements,” a ajouté Victor Sousa.

“C’est pour cette raison que le groupe actuel travaille ensemble depuis longtemps. Cette unité dans la durée est une force. Au fil du temps, nous apprenons à mieux nous connaître mutuellement avec les équipes et les pilotes. Toutefois, à chaque Compétition, nous intégrons un commissaire sportif national, afin qu’il découvre notre manière de fonctionner. Puis, à la fin du week-end, notre équipe se réunit pour tirer le bilan et analyser ce qui a plus ou moins bien fonctionné, dans le but d’améliorer ce qui peut l’être.”

Qui est Victor Sousa?

Sa passion pour le sport automobile remonte à sa jeunesse. Titulaire d’une licence dès l’année 1978, il y a plus de 42 ans, le Portugais fut le fondateur et le premier président d’un club dans sa ville, qui a rapidement lancé la construction d’un circuit de karting. Aujourd’hui, celui-ci reçoit toujours des épreuves du Championnat national. S’il n’a jamais couru en karting, Victor Sousa a joué le rôle du copilote en rallye durant 25 ans.

Ses premières fonctions furent celles de directeur de course puis commissaire sportif, à partir de 2004 pour la CIK-FIA après s’être impliqué comme observateur, juge de faits et inspecteur des circuits. Il a suivi de nombreuses compétitions, en Europe bien sûr, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud. Il est également membre du groupe de travail sur le sport et représentant du Portugal à la Commission Off-Road de la FIA. Dans d’autres disciplines, il exerçait comme responsable des relations avec les concurrents et les pilotes, ainsi que secrétaire de manifestations.

Au sein de la Fédération Portugaise d’Automobile et de Karting, la FPAK, il représente le Portugal à la CIK-FIA et a fait partie du comité directeur de 1999 à 2014, tout en tenant le rôle de responsable national du karting, un statut qu’il a conservé jusqu’en 2017. Il fut aussi Président du Conseil des Commissaires. “Toute cette expérience acquise est fondamentale pour l’étude des règlements, ainsi que leur mise à jour et leur constante amélioration,” a t-il conclu.

Photo FIA Karting / KSP Reportages

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