Dominique Chech: “Il faudra se poser les bonnes questions…”

Après un hiver studieux où il a passé beaucoup de temps à développer ses moteurs, tout particulièrement ceux destinés aux catégories pour les jeunes, Dominique Chech de la société Kart ro Racing a subi l’interruption forcée de cette saison 2020. On rappelle que le professionnel francilien a fortement contribué à l’éclosion de pilotes comme Victor Martins, Milane Petelet, Adrien Renaudin, Jean Nomblot ou encore Enzo Valente.

Julian Bodet-Colaroff ici devant Enzo Caldaras en Nationale à Salbris

“La saison a bien débuté pour KPR,” nous a avoué Dominique Chech. “D’une part, j’ai beaucoup de demandes de location de moteur pour les courses en 2020 et, d’autre part, notre team a déjà pu fêter ses premiers podiums. Enzo Caldaras est monté sur la 3e marche du podium en X30 Junior à Rivesaltes lors de l’ouverture de la IAME Series France, pendant que Lucas Baray prenait une belle 4e place en Minime. La semaine suivante à l’Open Kart à Salbris, c’était au tour de Julian Bodet-Colaroff de se classer 3e, deux places devant Caldaras.”

“La saison ne faisait que commencer et je pouvais espérer par la suite de bons résultats venant de mes pilotes comme Lisa Billard, Mathis Carnejac, Alessandro Giusti, les frères Mérieux, Tim et Kimi, très motivés pour leur retour, et plusieurs autres. Mais tout s’est arrêté subitement. Toutefois, il ne pouvait en être autrement, il faut prendre au sérieux la situation actuelle.”

“Economiquement, cela va forcément avoir une répercussion, que ce soit chez les compétiteurs, les parents de pilotes et les professionnels. Pour ma part, je suis heureux d’avoir remboursé plusieurs investissements importants réalisés il y a plusieurs années, même si j’ai quand même acheté beaucoup de moteurs en vue de cette saison, ainsi que plusieurs trains de pneus qui dorment pour le moment dans l’atelier.”

“A mon avis, il y aura un avant coronavirus et un après. C’est peut-être le moment de remettre à plat certaines choses, à commencer par les coûts. Beaucoup de nos clients ne seront sans doute pas prêts à remettre autant d’argent dans le karting, ou ne pourront-ils tout simplement plus le faire?”

“Pour relancer la machine, faire revenir les gens au karting et en attirer de nouveau, nous devrons tous faire des efforts. Les fédérations et les organisateurs doivent se mettre autour de la table pour y réfléchir. On passe trop de temps sur les circuits, certains pilotes ou parents en veulent toujours plus et cela nous place dans une spirale qu’il faut stopper. Trop de compétitions tuent la compétition !”

“Il faut sans cesse faire appel à de nouveaux mécaniciens, à consommer davantage de pneumatiques, à louer toujours plus de moteurs, etc. Le problème vient parfois des professionnels eux-mêmes qui poussent à la consommation, sans compter ceux qui se disent professionnels mais qui ne sont pas déclarés !”

“J’ai déjà apporté des idées à des fédérations et je suis prêt à le faire encore si l’on me demande.”

Voilà qui a le mérite d’être dit…

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