juin 5 2013
Jacky Foulatier: “Nouvelle orientation”
Nouveau site: nouvelle orientation pour Kart Mag?
Oui, nous avons voulu ce nouveau site, car il est important de se renouveler pour “rester à la page”… Notre site est l’un des plus visités, car il apporte de l’information journalistique, avec des avis qui collent de la réalité et qui sont écrits en grosse partie par notre journaliste Renaud Didier, qui a une expérience du milieu depuis 1985 ! Il se doit d’être le plus intègre possible pour rendre nos articles crédibles aux yeux de tous. Notre orientation reste généraliste, car nos articles concernent le régional, le national et l’international. Sur notre nouveau site restructuré, nous avons rajouté la mise en ligne des petites annonces, une boutique avec les produits badgés Kart Mag et ceux de la marque K(Kollection). Il est possible de télécharger des anciens magazines complets, ou des articles, ainsi que des photos de pilotes de certaines courses. Les paiements sont sécurisés.
Internet fait-il concurrence au magazine?
Non, pas particulièrement. Comme d’autres, notre site ne peut pas publier des articles de fond, car l’information sur la toile se doit d’être rapide pour être bien lue et perçue. Si nous avions pu craindre cette concurrence à un moment, nous nous sommes rendus compte que c’est davantage la conjoncture difficile qui sévit actuellement qui nous touche inévitablement, tout comme le karting dans sa globalité. Et puis, le magazine papier a un meilleur impact pour les annonceurs, qui reste important à leurs yeux. Certains sports plus importants que le karting n’ont pas le privilège d’avoir un magazine en kiosque. Il est nécessaire de le conserver, car il donne une image importante et une crédibilité à notre sport. Sur internet, l’information passe. Dans un magazine, elle reste.
Les commentaires sont souvent un lieu discutableÂ… QuÂ’en est-il maintenant?
Nous sommes le seul site de cette importance à permettre aux internautes de s’exprimer. Cet espace de liberté d’expression doit toutefois resté conviviale. L’échange d’idées et d’opinions ne devrait pas déraper, mais contribuer à rendre positif notre sport et à dénoncer les abus. Evidemment, il est regrettable quand certains commentaires dégénèrent, souvent parce que quelques inconscients nuisent au site et à l’image de karting. Il est possible de critiquer, mais avec l’art et la manière. Il faut savoir que nous devons ensuite user de diplomatie pour arrondir les angles auprès des personnes ou des annonceurs concernés par les critiques.
Certains professionnels nous font d’ailleurs pression en retirant leur publicité. Tout le monde est perdant, même l’annonceur, car il se prive des connexions conséquentes de notre site. Nous attendions ce nouveau site, qui nous a permis d’insérer une inscription préalable aux commentaires, de sorte à éviter les dérapages. Nous souhaitons conserver ces échanges, lors desquelles nous avons souvent vu sortir de bonnes idées. N’est-ce pas la voie du peuple du karting?
En parallèle du magazine et du site, il y a les organisations de courses. Dans quel état d’esprit cela se réalise?
Lorsque nous avons décidé de lancer le Trophée Kart Mag en 2000, c’était par défi. Au lieu de passer notre temps à critiquer les carences des instances fédérales, nous avons décidé d’organiser nous-mêmes, pour démontrer qu’il était possible de faire des courses autrement, en écoutant les souhaits des pilotes et des professionnels. Le succès a été immédiat, puis nous avons établi des records de participation sur de nombreux circuits en France. Bien sûr, nous avons parfois été victimes de notre succès et nous avons commis des erreurs, mais cela nous a permis d’évoluer. Par exemple, en 2012 à Escource, nous avons réalisé 190 contrôles techniques !
Cette course se fait dans un esprit convivial et sérieux, mais avec un excellent niveau. Depuis le début, je peux compter sur un solide noyau familial, auquel s’est jointe une équipe sportive et technique qui a fait ses preuves. Certains organisateurs nous ont avoué qu’ils se sont inspirés de nos courses sur de nombreux points. Le prochain Trophée Kart Mag aura lieu sur le célèbre circuit de Laval. Là encore, nous attendons un beau plateau, surtout en KZ125, avec peut-être des surprises… La dotation (30.000 € l’an passé) sera toujours tirée au sort, comme le veut la tradition, à l’exception de la célèbre statuette Kart Mag bien sûr !
L’Euro Endurance Série, qui intègre le Championnat de France et les 24H du Mans, est-elle dans le même esprit?
Tout à fait ! Dès que nous sommes devenus opérateur pour la FFSA, nous avons voulu offrir à cette série de courses le meilleur compromis entre temps de roulage, budget et convivialité. Nous limitons aussi les contraintes de temps. Au mieux, les essais commencent le vendredi après-midi, mais nombreux sont ceux qui arrivent seulement le samedi. Nous avons des pilotes de tout niveau. Un pilote régional peut côtoyer un pilote pro comme Anthony Abbasse ou Armand Convers et cela se passe très bien. D’ailleurs, je conseille à tout pilote de s’essayer à l’endurance. On y acquiert une expérience acquise. Idem pour les 24 heures du Mans, qui est pour moi une épreuve que tout pilote se doit de disputer une fois dans sa carrière.
Pilote, photographe, directeur de publication et organisateur. Cela n’est-il pas trop difficile à gérer?
Avoir ces diverses casquettes permet de comprendre les diverses facettes du karting. C’est un atout indéniable, qui me permet de trouver le meilleur compromis, suivant la casquette que je porte, même si ce n’est pas toujours facile ! Ces diverses activités que j’exerce avec passion sont complémentaires et m’aident à faire des choix. Concernant le rôle de pilote, je recherche surtout le plaisir et ceci m’oblige aussi à garder une bonne hygiène de vie à plus de cinquante ans, ce qui est positif… Si je perds sans doute un dixième au tour chaque année, je me donne toujours au maximum, pour moi comme pour l’équipe en endurance. L’adrénaline de la course me fait toujours vibrer. La photo, c’est aussi une grande passion. Mes premières photos remontent déjà au Championnat du Monde 78 au Mans, où Senna faisait ses débuts en Europe…
Pour les publications, avec principalement la réalisation du magazine, chaque mois est toujours intense, car il faut toujours trouver des idées pour rendre Kart Mag attractif. Et surtout trouver l’argent pour le financer, car un magazine coute cher à produire. C’est toujours un réel plaisir de l’avoir en main lorsqu’il sort d’imprimerie. Pour finir, les organisations de course sont aussi passionnantes à vivre, même si nous n’avons rarement les remerciements que nous aimerions parfois avoir en retour. Car organiser devient de plus en plus compliqué et il est impossible de satisfaire tout le monde. Le tout est de trouver le bon compromis, pour combler un maximum des acteurs et des parties prenantes. Je prends goût à réunir beaucoup de personnes autour d’une passion. J’ai la chance de disposer d’une belle équipe répondant à tous les postes clés d’une organisation. Et malgré la crise, il y a toujours des solutions… et encore beaucoup de choses à faire !