Les Championnats du Monde OK et Junior peuvent-ils vraiment avoir lieu au Brésil?

Pouvons-nous réellement imaginer l’organisation du Championnat du Monde au Brésil cette année, dans le contexte économique et sanitaire actuel? Les concurrents et leurs pilotes ont jusqu’au 15 septembre pour s’inscrire auprès de la CIK-FIA. Lors de son déplacement en Suède pour le Mondial KZ, Kart Mag a sondé les principales équipes. D’une part, les principales usines comme Tony Kart, CRG, Sodikart, Kart Republic ou encore Birel Art ne comptent effectuer le voyage en Amérique du Sud.

Même Birel Art fait partie des récalcitrants, alors que son propriétaire Nicolas Todt est pourtant proche des deux Présidents Felipe Massa (CIK-FIA) et Jean Todt (FIA). Les équipes privées comme RFM, Ward Racing, Forza Racing ou VDK Racing freinent également des quatre fers. Seul le team Praga-Formula K (usine IPK) a annoncé son souhait de participer à l’épreuve brésilienne avec un effectif de 2 à 4 pilotes. Pour le moment, même les concurrents du continent américain ne se bousculent pas pour s’engager !

Dès lors, quel crédit donner à ce Championnat du Monde au niveau sportif, si les principaux acteurs des catégories OK et OK-Junior refusent d’y participer? Bien sûr, cela n’aurait aucun sens !

Les raisons de cette situation sont multiples. Malgré les aides annoncées par l’organisateur, la question du coût se pose. De même, ce genre de déplacement immobilise le matériel durant de longues semaines en raison du trajet. Mais surtout, les conditions sanitaires au Brésil restent sensibles pour les Européens. Une quarantaine sera t-elle exigée au retour? Un pilote ou un membre d’une équipe sera t-il coincé au Brésil s’il se retrouve infecté? Les équipes s’en inquiètent, avec un risque d’augmenter le coût de ce voyage s’il faut payer leur personnel durant une éventuelle quarantaine, sans même évoquer les dépenses supplémentaires d’hôtel.

Les usines ne peuvent pas non plus se rabattre sur l’envie de profiter de l’événement pour vendre leur matériel sur place, les taxes sur les produits importés étant bien trop élevées au Brésil.
Placé en 2018 au poste de Président de la CIK-FIA par Jean Todt, Felipe Massa reste pour le moment très attaché à cette organisation brésilienne, dans son pays, avant de terminer son mandat à la fin de cette saison. Le choix de maintenir ce Championnat est devenu une décision politique, au détriment du sport, de l’activité économique et de la situation sanitaire.

Aujourd’hui, il faut attendre le 15 septembre pour connaître le nombre d’engagés, sachant qu’un titre FIA Karting a besoin de 20 pilotes pour avoir lieu. En attendant, le bras de fer se poursuit dans les coulisses entre les principales équipes et la FIA. Espérons que la raison l’emportera, en attendant des jours meilleurs, car il est également logique que la FIA souhaite permettre à d’autres continents que l’Europe d’organiser un Championnat du Monde. Celui-ci a déjà eu lieu en Argentine (1994), Etats-Unis (Formule C en 1998), Asie (Macao en 2009) ou Bahreïn (2016), souvent avec succès.

En cas d’annulation du Brésil, le Championnat du Monde aura vraisemblablement lieu en Europe, mais sur quel circuit? Si la date du 5 décembre est maintenue, cela sera sans doute en Italie, Espagne ou Portugal. A moins que la date ne change à nouveau. A suivre…

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