mai 22 2020
Pierre Loubère: “Roi du 2 roues, faute de courir sur 4 !”
Classé parmi les sportifs de haut niveau par la FFSA au Ministère de la Jeunesse et des Sports, Pierre Loubère est l’un des meilleurs français en KZ2. Son palmarès parle pour lui. Mais actuellement, Pierre est “au repos” forcé côté karting. “C’est bien simple, je n’ai pas roulé depuis le Championnat de France KZ2 à Salbris disputé au mois d’octobre 2019. Soit 8 mois sans kart ! Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé,” nous a avoué Pierre joint par téléphone.
Comment occupes-tu tes journées actuellement?
Etant étudiant en IUT, je bosse mes cours, dans le but de valider mes prochains partiels. Sinon, ma deuxième passion après le karting, c’est le vélo de route. Du coup, j’en profite au maximum. Cela vient sans doute de mon père qui fut Champion de Cyclo-Cross et membre du top-10 national. Depuis le début de la saison, j’ai dû faire environ 7000 km ! Bien sûr, tout ne s’est pas fait en extérieur en raison du confinement. Chez moi, j’ai installé mon propre vélo sur un home-trainer relié à un simulateur, ce qui permet de me confronter à d’autres cyclistes en virtuel.
As-tu déjà participé à de vrais compétitions sur 2 roues?
Oui, ça m’est arrivé. Je cours sur des distances d’environ 60 à 90 km. J’étais content de voir que je fais partie des meilleurs de ma catégorie. Je suis déjà monté une fois sur le podium. Toutefois, je n’ai pas encore testé de grand dénivelé. Le vélo me permet de m’entretenir physiquement, ce qui est utile pour le kart et surtout le KZ, mais c’est aussi un sport où il faut se faire mal pour aller chercher la performance. En vélo, il ne faut jamais rien lâcher, savoir puiser dans ses réserves, être capable d’accélérer à nouveau pour suivre un autre adversaire alors qu’on est en difficulté ! J’ai eu la chance de rencontrer un coureur professionnel de l’équipe FDJ (Française des Jeux).J’ai eu l’occasion eu rouler avec lui et il m’a beaucoup appris. J’ai un esprit de compétiteur et je recherche constamment la performance. Je me suis aperçu que c’était un excellent exercice mental pour le kart, où il faut avoir envie de se dépasser pour essayer d’être meilleur, d’aller doubler des adversaires et viser la victoire. La seule différence vient du matériel, qui reste un paramètre plus important en kart qu’en vélo.
Quel bilan tires-tu de 2019 et comment s’annonce pour toi ce qui reste de cette saison 2020?
En 2019, j’ai connu une belle saison au niveau national. A la Coupe de France au Mans, j’ai réalisé la pole, j’ai gagné mes trois manches et la préfinale, mais Jean Nomblot a trouvé un petit truc en finale pour me devancer. Ensuite, je termine 3e au Championnat de France à Salbris. En revanche, j’ai vécu une année internationale très frustrante.
Pour 2020, je devais participer à la Coupe de France, qui a été annulée, au Championnat de France et à l’International Super Cup, prévue au Mans mais finalement déplacée à Lonato. Pour le moment, tout reste à l’étude. Je sais quand même que je vais participer au Championnat de France KZ2 à Laval au volant de mon Birel ART-TM, en espérant pouvoir m’y préparer sérieusement. Pour le reste, il faut que j’en discute avec l’équipe MRT.
Quel est ton meilleur souvenir?
Le titre de Champion de France KZ2 acquis en 2017 au Val d’Argenton reste un moment fort. En début de week-end, on n’était vraiment pas parmi les meilleurs. Je venais juste d’intégrer l’équipe Praga. On était équipé de moteurs Parilla. Team manager du team officiel, Cash Van Belle était présent et on a vraiment effectué un gros travail avec mon équipier Kevin Breysse pour parvenir à inverser la tendance. Finalement, j’ai gagné deux des trois finales et le titre, tandis que Kevin a terminé 4e. Un an et demi plus tôt, j’avais déjà gagné l’Open Kart de la Stars of Karting sur ce circuit du Val d’Argenton.
Sinon, ma victoire au Trophée Kart Mag à Varennes sur Allier en 2016 devant Laurent Marchandise et Stephen Nuvolini a été très importante, c’est à ce moment que j’ai vraiment pris conscience que j’étais capable de gagner des grandes courses. D’ailleurs, j’ai encore remporté le Kart Festival et le classement final de la Stars of Karting cette année-là, et à nouveau le Trophée Kart Mag en 2017 à Moissy Cramayel.
Je veux aussi citer ma deuxième place lors de l’épreuve du Championnat d’Europe à Salbris en 2018. Avec Adrien Renaudin 1er et Hubert Petit 3e, notre podium fut 100% Tricolore ! Ce jour-là, j’avais réussi à signer la pole position, en plus de gagner deux manches !
Et ton moins bon souvenir?
Je pense que c’est l’International Super Cup à Lonato en 2019. J’étais directement intégré avec l’équipe officielle Birel ART-TM, qui a connu un beau succès en KZ lors de ce meeting. Pour ma part, j’étais plutôt rapide au début des essais, puis ça s’est constamment détérioré au fil de l’épreuve. Finalement, je ne me suis même pas qualifié pour la finale, ce qui n’est pas dans mes habitudes. Ce fut une vraie déception, qui m’a assez affecté. Aujourd’hui encore, je me demande ce qui a pu ne pas fonctionner ! Je suis plutôt mauvais perdant. Tout du moins, terminer 10e en étant aussi rapide que le vainqueur ne me dérange pas trop, car en kart il faut être conscient que l’on ne peut pas toujours gagner. Mais c’est surtout de devoir subir qui est dur à digérer!
Quel est ton circuit préféré?
Genk, en Belgique. En France, c’est Salbris.
Rappelle-nous ton âge, ton club, l’année de ta première grande course et la suite de ta carrière?
Je suis né le 19 mai 1996, je viens juste de fêter mes 24 ans. Je viens de la région Aquitaine, je réside à Pau et je suis justement au club de kart de Pau. J’ai disputé mon premier Championnat de France Minime en 2007, l’année de mes débuts. J’ai effectué une bonne année de Cadet en 2010, avant de gagner régulièrement en Rotax en 2011 en régional. En 2012, je termine 5e de la Coupe de France KZ2 et 3e du Championnat de France deux ans après, l’année où gagne mon team manager actuel, Thomas Mich. En 2015, j’avais effectué une belle prestation à l’International Supercup au Mans. J’étais 4e aux chronos et après les manches, avec une victoire le samedi. Puis, j’avais terminé 2e de ma préfinale derrière Thomas Laurent, le futur vainqueur, mais j’ai manqué de réussite en finale. En 2017, j’ai terminé 2e de la Coupe de France, au Mans déjà, avant de décrocher les victoires mentionnées plus haut.
Et enfin, quel est ton plat préféré?
Les pâtes carbonara. Peut-être parce que j’ai habité durant deux ans en Italie quand j’étais petit !
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